Intel renomme Altera en Altera

Pierre Dandumont |

Il y a quelques années, en 2015, Intel avait racheté une société spécialisée dans les FPGA, Altera. Et après avoir annoncé qu'elle allait rendre son indépendance à cette division, Intel a annoncé le nouveau nom de la société : Altera.

Altera, le nouveau nom des FPGA Intel.

Les FPGA (field-programmable gate array) sont des puces programmables au niveau matériel : au lieu d'intégrer des fonctions câblées en usine (comme un processeur), elles sont « vierges » et — en simplifiant — elles peuvent être programmées pour effectuer n'importe quelle tâche. Intel, comme AMD, avait probablement pensé au mitan des années 2010 que l'intégration des FPGA dans ses processeurs pourrait amener des avancées intéressantes. Mais alors qu'AMD a intégré les FPGA de Xilinx (une société rachetée en 2020) pour l'accélération IA, Intel avait annoncé en octobre 2023 que sa division spécialisée dans les FPGA allait (re)prendre son indépendance.

Intel se sépare de sa division PSG, qui gérait les FPGA

Intel se sépare de sa division PSG, qui gérait les FPGA

La nouvelle Altera propose donc des FPGA qui accélèrent les calculs IA, avec une segmentation inspirée d'Intel (les puces se nomment Agilex 3, 5, 7 et 9, selon la gamme). Bien évidemment, le but d'Intel en arrière-plan semble assez clair : le but est a priori de valoriser la technologie d'Altera tout en permettant une vente facile à un éventuel concurrent.

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avatar Polyme | 

Elle n’altéra donc pas Altera.

avatar mapiolca | 

@Polyme

👍

avatar toto_tutute | 

J'arrive pas à comprendre comment un processeur peut être modifié matériellement après sa fabrication ! Il y a quelque chose qui m'échappe.

avatar sebasto72 | 

@toto_tutute

Les FPGA sont des circuits où l’enchaînement des portes logiques disponibles est programmable. Le matériel ne change pas bien sûr, ce que tu pourras réaliser dépend directement de la taille de la « grille », donc du nombre de portes que tu peux connecter.
Il ne faut pas voir ces enchaînements comme une suite d’instructions d’un CPU classique. En général on « construit » les connexions par programmation et ensuite le circuit réagit immédiatement à ses entrées.

avatar guibrush | 

Les portes logiques sont configurées à la mise sous tension à l’aide d’un fichier placé dans une mémoire flash. Ce fichier définit le routage des portes logiques. On le crée avec un langage de programmation, le VHDL. Tant qu’il est sous tension et qu’on ne l’a pas reconfiguré, le FPGA reste physiquement le composant défini par son code. Deux exemples : la Vampire, qui implémente l’intégralité d’un Amiga plus un nouveau CPU (le 68080), dans un seul fpga (www.apollo-computer.com) ou le Mister, qui implémente plusieurs consoles et ordinateurs (https://www.mister-fpga.fr).

avatar radeon | 

@guibrush

Merci pour l’info, j’ignorais l’existence de cette technologie, c’est incroyable

avatar MGA | 

@radeon

Il me semble avoir déjà lu quelque chose à ce sujet sur macg, vous devriez pouvoir trouver ça dans les archives

avatar MGA | 

@guibrush

Ces puces sont coûteuses mais modifiables ce qui les destinent majoritairement à des petites séries pour lesquelles la conception d’une puce sur mesure serait trop longue et trop coûteuse, c’est bien ça ?

avatar Pierre Dandumont | 

C'est couteux et limités en nombre de portes (basiquement, transistors).

Donc on en utilise quand on a beaucoup de fonctions différentes à simuler, pu - de fait - quand on a de petits besoins. Mais une puce dédiée est toujours moins onéreuse, c'est vraiment la conception de base (le "master", on va dire) qui est très couteux. Le FPGA, c'est vraiment viable industriellement que quand on sait qu'on va vendre très peu de puces et qu'elles sont très onéreuses.

avatar MGA | 

@Pierre Dandumont

Merci je m’étais mal exprimé concevoir sa propre puce représente des coûts fixes importants qui peuvent justifier l’utilisation d’un FPGA pour de petites séries. Merci pour la précision 👍

avatar CorbeilleNews | 

@guibrush

Et le verilog, ca n’existe plus ?

Tout ca c’est du langage machine ?

Il existe d’autres langage de plus haut niveau pour les FPGA non ?

avatar guibrush | 

Oui, il y a aussi le verilog. Lui a une syntaxe plus proche du C. Le VHDL est plus compliqué, il est plus adapté pour les gros projets. On peut tout faire avec un FPGA : créer un chip de contrôle de lecteur de disquette, faire une interface usb pour une ancienne machine, implémenter un CPU complet…. Il y en a de toutes les tailles et à tous les prix. Celui qu’on utilise pour la vampire sur Amiga possède 40k portes logiques et coûte 120 USD, il permet d’implémenter l’ordinateur entier y compris le CPU. Mais la fréquence est bien entendu limitée, ça ne sera jamais aussi rapide qu’un CPU lythographié. Ça n’est pas exploitable en remplacement d’un tel CPU. A la base, c’est pour du prototypage, mais la communauté rétro s’en est emparé, parce que dans ce contexte, les FPGA sont assez rapides. Un 68080 implémenté dans un FPGA est 4 fois plus rapide qu’un 68060 à 50 MHz, mais est ridicule comparé à un cpu moderne.

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